Information :

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5 décembre 2019

Les comptes des collectivités



Mais où sont donc passés mes sous ?



Pour les contribuables soucieux de savoir comment sont gérés les comptes des collectivités locales, il est possible de les consulter à cette adresse.
Parfois, le site peut ne pas répondre, soyez juste patient et revenez plus tard ou purgez les caches de votre navigateur.

Une fois sur la page, en prenant comme exemple la commune de Chéu, il suffit de  choisir dans le menu déroulant "Communes et groupements", le département de l'Yonne et de cliquer sur "OK".
A ce même niveau, il est possible de consulter les comptes du département (deuxième menu déroulant) et de ceux de la région (troisième menu déroulant).

Dans la nouvelle page, petit clic sur la lettre "C" puis sur "Chéu".
Une nouvelle page affichera les collectivités (anciennes et nouvelles) liées à Chéu, et hop encore un petit clic sur "Chéu".
A ce même niveau, il est aussi possible de consulter les comptes de la Communauté de Commune.

Ensuite, il suffit de choisir l'année via un onglet puis le niveau d'information souhaité (Chiffres clés, fiscalité, fiche détaillée) ...et enfin, apprécier tranquillement bien au chaud dans ses pénates.



Pour exemple, un extrait des chiffres clés 2018 pour la commune de Chéu

Il est bien regrettable que la commune ne donne pas cette information sur son site internet, ça donne l'impression que la municipalité a des choses à cacher !

Et en ce qui concerne les subventions reçues sur les trois dernières années :
2016 : 0 €
2017 : 13.000 € (en grande partie pour le parking du foyer)
2018 : 6.000 € (en grande partie pour la toiture de l'église)
Il est difficile  d'être plus précis concernant les répartitions de ces subventions. Les informations, quand elles sont existantes, sont très opaques dans les CRCM ! 
A croire que cette opacité est volontaire.

2019 sera-t-elle une année prolifique en terme de subventions  ?

Ceci aussi pour répondre à une personne qui prétend que LeChéutain raconte n'importe quoi, lui ordonnant même d'aller se renseigner à la mairie, incapable de le faire elle-même, sur les montants des subventions récemment annoncées  (mais pas détaillées) dans l'Yonne Républicaine.
Elle se reconnaîtra. !
Ses écrits mériteraient bien un article, mais bon, nous allons rester indulgent, ...pour l'instant.

Bonnes consultations.

Sources :
Ministère de l'action et des comptes publics
Les CRCM 2016, 2017 et 2018.
Montage :
LeChéutain






3 décembre 2019

La place du village au fil du temps, de 1810 à 1925


La version moderne de cette place, qui fait actuellement beaucoup jaser dans les "chaumières", a pris forme dans les année 1860.

En 1810, ce lieu, nommé place publique, était seulement bordé de quelques bâtiments (en rouge), de jardins (722, 737, 931) et de chènevières (champs de chanvre).


Plan 1 - Place publique (vue extraite du cadastre de 1810, section C2 du village)

Sur ce plan du cadastre de 1810, les biens communaux étaient relativement peu nombreux : l'église (698), le cimetière (699) et le presbytère (703) ainsi qu'une pâture (700) et une petite mare (755).
Les écoles et la mairie n'existaient pas encore.
Les rares séances de conseil municipal se déroulaient probablement à l'église. Rappelons que les maires, entre 1801 et 1867, avaient un pouvoir absolu dans l'administration de leur commune et qu'ils ne consultaient le conseil municipal que très rarement, seulement quand ils le jugeaient utile.

Etrangement, la mare de la place n'est pas représentée alors qu'elle apparaît bien sur les plans suivants.
La croix et le puits communal sont aussi absents de ce plan.


Le 30 juillet 1829, un incendie accidentel dévasta une grande partie du village.
La place, l'église et les bâtiments aux alentours furent miraculeusement épargnés et donc peu remaniés lors de la reconstruction du village.

Entre 1833 et 1850 plusieurs lois inciteront les communes à investir dans le domaine de l'instruction des jeunes enfants :
  • La loi Guizot du 28 juin 1833 qui instaura l'instruction primaire publique et privée.
  • Une ordonnance royale (dite loi Pelet) du 23 juin 1836 qui renforça la loi précédente afin que cette instruction soit étendue aux filles
  • La loi relative à l'enseignement (dite Loi Falloux) du 15 mars 1850 qui consolida les deux précédentes.
La commune de Chéu se lança dans une vaste opération d’intérêt général.
Entre 1863 et 1865, elle fit l'acquisition d'un terrain et d'une habitation (n° 715 et 716 sur le plan 1).
Entre 1865 et 1869, elle fit construire la mairie et la nouvelle école des garçons. L'ancienne école, probablement aménagée hâtivement dans les années 1830 et qui devait se trouver à proximité de l'église (ce point reste à vérifier), sera vendue en 1867, ce qui laisse supposer que les garçons ont intégré leur nouvel établissement en cette même année.


Plan 2 - Plan d'alignement 1863

Plan 3a - Avant projet construction mairie-école (1865)

Plan 3b - Projet construction mairie-école (1865)
Sur les trois plans précédents, l'ancienne l'école des filles apparaît sur la gauche de la place (en gris). Cette école était tenue par des sœurs qui resteront en fonction jusqu'au début du 20° siècle.
Nous pouvons aussi y voir les représentations de la croix et du puits.

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Une nouvelle loi, la loi sur l'enseignement primaire du 10 Avril 1867 imposa aux communes de cinq cents habitants et plus, d'avoir au moins une école publique de filles à condition qu'elles n'en soient pas dispensées par le conseil départemental.
Les lois Ferry (16 Juin 1881 - 28 Mars 1882) viendront ensuite enfoncer le clou en rendant l'instruction primaire obligatoire et gratuite.

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A Chéu, l'ancienne école des filles sera remplacée en 1902 par un nouveau bâtiment, celui que nous pouvons encore voir de nos jours (école du cycle 2).

Ci-dessous, quelques photos du début 20° siècle pour nous aider à retrouver le passé :


La Mairie et le café-bourrellerie Guillon - 1907

Route de Jaulges et le café-bourrellerie Guillon - 1907

En 1907, la municipalité acheta à la famille Mathieu, propriétaire du bâtiment, le café Guillon qui sera démoli en 1908.
La cour de l'école des garçons sera ensuite agrandie et réaménagée. Plus tard, une bascule publique sera installée entre l'école et la rue de Jaulges.
Sur la photo, le puits communal est bien présent contrairement à la croix qui a dû "disparaître" à la fin du siècle précédent.

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La Mairie - Vers 1909
Tout au moins, après les travaux d'agrandissement de l'école !

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La place, la Mairie et l'école des filles en arrière plan - Vers 1909
En arrière plan et semi-cachée, l'école des filles construite en 1902 et sur la place, un charpentier à l'ouvrage (M. Lastre d'après une source).

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La Grande rue et le café Paillot - 1911
Vue de la mairie sur la grande rue et le café Paillot. Le curé et quelques citoyens prenaient la pose.

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Monuments aux morts et rue de l'église - début des années 1920

Ce monument du souvenir sera construit à la place de l'ancienne mare remblayée quelques années plus tôt.
Dix neufs noms et prénoms y seront gravés en hommage aux soldats morts pour la France lors de la 1ère guerre mondiale.
D'autres noms y seront malheureusement inscrits en 1945. 
Ce monument sera déplacé en 2019 lors de l'agrandissement de la place.

En arrière plan, le jardin (722 du plan 1) est toujours présent. Une remise pour une pompe à incendie et un corbillard y sera construite en 1925/26, accolée à la Mairie. Ce bâtiment deviendra une bibliothèque inaugurée en 2004.
Une école maternelle (cycle 1) prendra naissance dans les années 1970, elle hébergera en 2011 le cycle 3.

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Au sujet de la croix de la place :

L'abbé Henri Auclerc, ancien curé de Chéu, écrivait dans son recueil "Saint-Florentin et son canton" publié en 1950, page 26 :

Il y avait au milieu du village, nous dit l’annuaire de l'Yonne de 1855, une grande croix de pierre, ornée de plusieurs statuettes et d'un cadran solaire. Il est extrêmement rare de voir une horloge publique portée sur une croix. Le tout portait la date de 1620, gravée sur un piédestal que de nombreuses armatures en fer soutiennent. Ce petit monument était, en 1855, dans un état de ruine regrettable. Hélas comme beaucoup d'autres, il a disparu ! Il est remplacé par un monument aux morts des guerres 1914-1918 et  1939-1945, dont la valeur artistique est nulle.

Un écrit basé sur celui de "L'Annuaire historique du département de l'Yonne de 1855", page 495 :

Chéu doit à un incendie considérable qui, le 30 juillet 1829, consuma 68 maisons, l'aspect de propreté et de régularité qui frappe tout d'abord. De larges rues aboutissent à une assez vaste place au milieu de laquelle on remarque une grande croix de pierre, ornée de plusieurs statuettes et d'un petit cadran solaire. C'est la première fois que nous voyons ainsi une horloge publique placée sur une croix. Les statuettes du Christ, de la Vierge et de l'Enfant Jésus, de saint Pierre et de saint Jean l'Evangéliste rappellent bien par leur style la date de : 1620 X AVRIL, gravée sur le piédestal que de nombreuses armatures en fer soutiennent, car ce petit et curieux monument est dans un état de ruine bien regrettable. 

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Sources :
AD Yonne
Ministère de l'Education Nationale et de le Jeunesse
Saint-Florentin et son canton de l'abbé Henri Auclerc
L'Annuaire historique du département de l'Yonne de 1855
Le canton de Saint-Florentin en 1900 de Francis Marquet
Montage :
LeChéutain