Sur ce monument commémoratif, érigé en 1872-73 par Louis Gourmand sur une parcelle lui appartenant, et visible sur la route D43 à mi-chemin entre Chéu et la gare Saint-Florentin-Vergigny, sont gravés les noms des jeunes gens morts pour la patrie lors du conflit franco-prussien de 1870-1871.
|
| ||||
VIAULT JULES
Décédé à CLAMECY
le 10 Xbre 1870
(garde mobilisé)
MAXIME CHEREST
décédé à Chéu
le 3 janvier 1874
(garde mobilisé)
|
Erigé par L.Gourmand
dans sa propriété
|
Ci-dessous quelques photos du début du XX° siècle.
![]() |
Prise de vue de 1906 |
De nos jours, la parcelle a changé de propriétaire, probablement lors du remembrement.
L'état de l'édifice ne semble pas s'être trop dégradé depuis le début du XX° siècle, les impacts visibles actuellement existaient déjà, légèrement moins prononcés.
Le chapeau "château", envolé fût un temps, est revenu le coiffer.
Le socle fissuré coté Sud-Ouest semble maintenant se désolidariser.
La face Sud-Ouest est noircie par les champignons et lichens.
Les monuments de 1870 sont assez rares et souvent uniques, bien loin des modèles de série des édifices plus récents. Celui de Chéu est doté d'une coiffe qui est loin d'être banale.
Il serait donc dommage qu'il disparaisse emportant ainsi dans l'oubli ces braves jeunes gens.
Quelles sont les obligations du propriétaire ?
Autant la législation est claire concernant les monuments aux morts des deux grandes guerres, en grande majorité publics, autant elle est floue concernant les autres monuments de commémoration (1870, Afrique du Nord, Indochine), ces derniers étant en majorité privés.
A savoir aussi qu'un propriétaire peut bénéficier d'aides publiques pour l'entretien, il se mettrait donc vite en indélicatesse s'il ne faisait rien.
Sujet abordé au Sénat, en 2013.
Afin d'éviter un coup dur, ne serait-il pas judicieux de la part de la municipalité de trouver un accord avec le propriétaire actuel pour que ce monument soit entretenu et conservé de manière pérenne ?
***
Ci-dessous la délibération extraordinaire du Conseil municipal du 24 septembre 1872 statuant la demande de Louis Gourmand et des pétitionnaires :
L’an mil huit cent soixante-douze, le vingt-quatre septembre, le Conseil municipal de la commune de Chéu réuni extraordinairement sous la présidence du Maire, en vertu de l’autorisation préfectorale, en date du 20 courant se sont trouvés présents MM. Bâcle Ulysse, Goulley Victor Jean-Maurice, Coutant Toussaint, Chevance Ferdinand, Cornat Frédéric, Harriot Jean-Louis, Clémendot Victor Alexandre et Clémendot, maire.
Monsieur le Maire donne connaissance d’une pétition adressée à Monsieur le préfet par le sieur Gourmand Louis en son nom personnel et au nom des jeunes gens de la commune tendant à obtenir l’autorisation d’élever un monument à la mémoire de ceux de leurs camarades morts qui ont fait la campagne de 1870-71 et demandant que ce monument soit érigé à l’endroit qu’occupe la croix qui se trouve sur la place publique (1)
Il invite en conséquence le conseil à donner son avis sur l’objet de la pétition dont il s’agit.
Le conseil, après avoir délibéré est d’avis qu’il y a eu lieu de conserver la croix existant sur la place publique et que le monument projeté ne saurait le remplacer.
En conséquence, il estime qu’il ne peut être fait droit à la demande des jeunes gens de la commune pour ce qui concerne l’emplacement qu’ils ont désignés.
Le conseil ne verrait aucun inconvénient à ce que le monument fut érigé à l’intersection des chemins 34 et 43 et donne dès à présent son adhésion au cas où cet emplacement serait agréé par les pétitionnaires.
(1) La croix et la place publique feront l'objet d'un autre article.
Source : AD
Merci lechéutain de rappeler à tous qu'il y a des moments et monuments qu'il ne faut pas oublier.
RépondreSupprimerBonne continuation à toute votre équipe
Merci pour votre soutien.
Supprimer