Jadis, dans les villages du florentinois, comme dans beaucoup d'autres villages du département, les cloches des églises sonnaient régulièrement pour annoncer les offices religieux, l'angélus (trois fois par jour) et occasionnellement fêtes, deuils ou catastrophes.
Lors de la Semaine sainte précédant Pâques, du jeudi au dimanche midi, les cloches devenaient silencieuses par respect au Christ décédé. On expliquait aux jeunes enfants, étonnés par ce silence, qu'elles étaient parties à Rome pour revenir le jour de Pâques distribuer des œufs.
Durant cette période, c'était aux enfants de chœur d'avertir la population. Pour cela, ils faisaient le tour des villages et hameaux en faisant tourner des "cralottes" (plus connues sous le nom de crécelles), certains criaient, les plus doués chantaient.
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Un exemple de crécelle appelée "cralotte" dans notre département |
Le samedi, toujours au son des "cralottes", ils allaient de porte en porte à la quête aux œufs.
C'était les "roulées".
En récompense pour cette relève des cloches, chaque famille donnait soit des œufs frais, soit des œufs durs parfois teints avec des produits naturels tel que la pelure d'oignon, épinard, jus de betterave, etc ou à défaut de la menue monnaie et autres victuailles.
En récompense pour cette relève des cloches, chaque famille donnait soit des œufs frais, soit des œufs durs parfois teints avec des produits naturels tel que la pelure d'oignon, épinard, jus de betterave, etc ou à défaut de la menue monnaie et autres victuailles.
De retour à l'église, un partage était fait équitablement en présence du curé et chacun retournait chez lui avec son précieux butin.
Ce sont des scènes que l’on pouvait observer au 19ème siècle et au début du 20ème.
Dans les années 60, les cloches n'étaient plus très actives.
L’angélus n'était plus sonné mais les roulées se pratiquaient encore dans certains villages. Les enfants de chœur quêtaient généralement en couple, l'un tenant un crucifix, l'autre un panier.
L’angélus n'était plus sonné mais les roulées se pratiquaient encore dans certains villages. Les enfants de chœur quêtaient généralement en couple, l'un tenant un crucifix, l'autre un panier.
En fin de matinée, plus tard parfois, ils se retrouvaient tous dans une cabane, un "repère", pour partager une omelette agrémentée de brindilles et de coquilles, ...et accompagnée de vin du curé !
Le jour de Pâques, au retour des cloches, les plus jeunes enfants cherchaient et ramassaient les œufs parsemés dans les cours et jardins. Des vrais, des durs, des colorés, ...des tatoués que mères ou grand-mères avaient pris soin de teindre ou de décorer.
A chéu où la ferveur religieuse était moindre que dans les villages voisins, cette pratique n'existait déjà plus. Seul le facteur bénéficiait encore des roulées lors de sa tournée précédant ou succédant Pâques. Il repartait avec une sacoche bien remplie et pas toujours par le chemin le plus court.
Dans les années 70, cette tradition disparut petit à petit. Les enfants de chœur étaient devenus de plus en plus rares, les curés et les pratiques religieuses aussi.
En héritage de ces coutumes, reste aujourd'hui la chasse aux œufs et autres : poules, lapins, cloches, poissons, etc ...
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